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Société d'Histoire de Villepreux
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12 août 2008

La Maladrerie - léproserie

Une chapelle et des moines: quoi de plus naturel de trouver ici un accueil des malades? La maladrerie ou léproserie fut probablement créée par les moines de Saint Vincent, (Saint Vincent était espagnol: mais les moines devaient être ceux de l'Abbaye Saint Germain : voir l'article précédent), donc à proximité de leur chapelle; mais la présence d'une source, baptisée du même nom sur le précieux croquis du Comte Arnold de Saint Seine (article précédent), fut un atout supplémentaire. Les mémoires d'Amédée Borcard (écrivain et historien de Villepreux 1884 )  situent  la création au XIIème, l'Abbé Lebeuf (historien de l'évêché de Paris) en dit peu, si ce n'est qu'elle existait au début du XIIIème,  et Dulaure (historien région parisienne 1825) suit l'avis de l'Abbé Lebeuf.

monographies_villepreus_nord     Ce plan est tité des monographies d'instituteurs.

Amédée Brocard pense que ce regroupement de lépreux fut issu d'un mouvement commun des habitants de Villepreux et de Saint Nom : au lendemain des Croisades,  la contagion faisait peur. Pourtant la lèpre n'a jamais été dévastatrice comme l'a été la peste.

Vu que Saint Nom a été détaché de la paroisse de Villepreux au XIIème, cela porte à penser que cette Maladrerie fut antérieure à ce remembrement.

Amédée Brocard remonte jusqu'au "Moyen" Age: quand on étale ce Moyen Age entre 500 & 1500, on est fixé!  A l'époque de Monsieur Brocard, cela désignait probablement l'an  1000.

En 1203, Eudes deSully, Evêque de Paris, venu confirmer au Prieuré Saint Nicolas le droit de célébrer sur l'autel de l'église Saint Germain (signe de son autorité), passa bénir le cimetière réservé aux Lépreux, suite au souhait exprimé dans une lettre du Pape Innocent III.

La Maladrerie était inscrite en 1310 au rôle des aumônes royales, et recevait 40 sols par an.Selon les écrits du Comte Arnold de Saint Seine.

   Entre la source saint Vincent et le moulin de Potel... ?

   chapelle_svp_001    chapelle_svp_008    2008___photo_villepreux_n7_089

Le 9 novembre 1351, Jean de Villacoublay délégué de l'évêque, trouva à la Maladrerie Jean Larquais et sa femme Isabelle qui se déclarèrent  "maîtres de ladite maison, lui frère, et elle soeur.." et refusèrent de rendre compte, prétextant qu'ils avaient été mis en place par les habitants et seigneurs d'ici...ce qui ne plut guère à l'Evêque.  A ce jour, l'Evâque nomma le Maître, et les habitants confirmèrent la nomination.

Pourtant en 1417, lesdits habitants désignèrent un certain Pierre Lévesque "Maître" de la Maladrerie , alors que l'Evêque de Paris avait nommé Simon Nicole à ce poste. Pierre Levesque défendit sa légitimité: "Administrations purement laïques comme la Maladrerie de Villepreux ne sont point à la collation des esvêques quand il n'y oratoire ni chapelle ni fondation de messes, et n'y a que une maison qui a accoutumée d'être gouvernée par gens laïcs". Cette remarque laisse supposer qu'il y avait bien séparation entre la chapelle et la Maladrerie... ou bien que celle-ci était devenue un e hôtellerie... ou bien qu'elle n'abritaient plus de malades...

     Les sources du Ministère de la Cujlture parlent même d'un monastère, peut être simplement un Prieuré... et aussi d'un cimetière pour les décès survenus à la Maladrerie.

     2008___photo_villepreux_n7_085     2008___photo_villepreux_n7_093     chapelle_svp_014

     chapelle_svp_056     chapelle_svp_057     chapelle_svp_058

Elle fut abandonnée en 1484, mais la chapelle présentait toujours un revenu de 280 livres en 1641 (voir Duquenne) . Deux raisons à cela : primo, la chapelle avait été donnée à la paroisse de Chaville, dont la subsistance était maigre; secundo, la citation de Jean Lebeuf (article précédent) reconnait que chapelle et maladrerie formaient un tout  (in domo Leprosorum)... et qu'il était dans les habitudes de les confondre.

Elle fut certainement fermée à cause du petit nombre de malades qui y séjournaient, et aussi à cause de son prix de revient... ce qui fut sans gravité, quand on trouve la trace d'autres maladreries à Beynes, Neauphle, Thiverval, Montfort l'Amaury. On sait en outre qu'une petite Maladrerie avait été ouverte à Chavenay.

Détail, sordide de nos jours: dès qu'un cas de fièvre était signalé, le malade était conduit à l'église, on chantait "sur lui" l'office des morts, et on le conduisait illico à l'enclos des lépreux!...  Dans ses écrits, le Comte de Saint Seine pense que la Maladrerie n'aurait jamais hébergé, en même temps, plus de 2 ou 3 malades.

Il y a de fortes raisons de penser que l'enclos fût sur l'emplacement actuel de la ferme de Grand'Maisons.

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