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Société d'Histoire de Villepreux
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13 août 2008

La Ferme royale de Grand'Maisons

Une petite explication juridique : ce qui avait été transmis au Roy de ses ancêtres était aliénable, il ne pouvait pas le vendre. Par contre; ce qu'il avait acquis de lui-même n'était pas encore aliénable (il le serait pour son successeur) : il était donc libre d'en faire ce que bon lui semblait.

Maintenant une astuce de "contournement" de la loi. Un certain Didier-François-René Mesnard, couvert de tous les titres possibles et surtout contrôleur général de la Maison du Roi, désirait acquérir des terres contigües à sa seigneurie de Chanzy (dans le Blérois) ; ces terres appartenaient à la Couronne. Mesnard de Chanzy acheta au Roy la seigneurie de Villepreux (elle lui avait êté vendue par Honoré de Francini le 13 juillet 1768) 

Cela fut fait le 19 mai 1773. Le 4 juin suivant, eut lieu l'échange prévu entre les terres de Chanzy qui revenaient à Mesnard, et celles de Villepreux qui redevenaient ce qu'elles avaient été un an auparavant, propriété du Roy. Sachant aujourd'hui que Louis XV décéda en 1774, la propriété de Villepreux aurait pu rester à Mesnard... qui n'aurait jamais eu son extension à Chanzy !

Qu'allait faire le Roi du château? L'extension du Domaine de Versailles, cela aurait intéressé Louis XIV, pour ses chasses. Louis XV éventuellement. Mais Louis XVI? Il n'en avait cure. Que les seigneuries endettées lui reviennent à bas prix, soit : mais les châteaux et les demeures, qu'en faire? Or ça coûte cher... (cela lui coûtera très cher, en 1799, de payer la note de ses prédécesseurs ! )

Or, on l'a vu plus haut, le Roi ne peut se désaisir de ce qui lui vient "d'avant". Mais il y a une astuce : il a le droit d'en vendre les matériaux. Ainsi, après avoir été loué de 1775 à 1778 à un certain Sieur Desnoyers (bourgeois parisien propriétaire de la Ferme des Mézus sur Chavenay), le 13 janvier 1779, notre château de Villepreux fut vendu "au plus offrant et dernier enchérisseur", ... en morceaux...  "à la charge de l'adjudicataire de faire démolir à ses frais ledit château". Le château de Clagny de Madame de Maintenon, avait subi ce même affront en 1769, ainsi que celui de Choisy, ultérieurement.

Mais il y avait une astuce, dans l'astuce. Un certain Loiseleur, "architecte du Roi et inspecteur général de ses bâtiments" acheta Choisy au prix de ses matériaux, tout en le conservant  intact. Il recommencera l'opération en 1782 avec la ferme des Mézus (vendue le 27 août 1780 au Roi par François Rihoney Desnoyers). Eh bien pour Villepreux, ce fut Heurtier - doté des mêmes titres que le précédent - qui se porta acquéreur des morceaux du château le 2 juillet 1779: sa fille s'y mariera en 1786, sa femme y décèdera en 1797; quant à lui, il y sera encore sous le Consulat ! Dis, Monsieur, c'est quoi un délit d'initié ?

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