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Société d'Histoire de Villepreux
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24 août 2008

Le juge Georges Bonjean

Georges Bonjean, magistrat parisien, fondateur d'un "patronage pour l'enfance en danger motal" ; né en 1848, il fut avocat de 1873 à 1876, puis juge au tribunal civil de la Seine, longtemps suppléant et finalement titulaire en 1894. Son père Louis Bernard Bonjean, catholique libéral, avait été sénateur en 1865, et Président des Requêtes à la Chambre de Cassation jusqu'en 1871, date à laquelle il fut fusillé aux côtés de Monseigneur Darboy par les Communards, à cause de cette fonction à la Chambre de Cassation. La mort de ce père amena Georges Bonjean à envisager sa fonction comme une véritable vocation familiale. Toute une dynastie de magistrats : à la suite du père, Maurice et Jules, frères de Georges, étaient avocats... tout comme le seront ses fils , Louis et Georges.

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Il a participé à une réforme de la justice et à la mise en place d'une protection des mineurs de France. Il appartenait à une famille de juges qui firent preuve d'un scepticisme carcéral viscéral lorsque le délinquant était un mineur. Il se tenait dans l'état d'esprit de la loi du 5 novembre 1750, qui invitait les personnes privées à fonder des colonies agricoles pour accueillir les mineurs acquittés comme ayant agi sans discernement, mais qui devaient bénéficier d'une éducation correctionnelle jusqu'à leur majorité.

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En 1877,  la société de patronage dénommée "Société de patronages des libérés repentants de Seine et Oise" avait été crée par l'abbé Chomet, consacrée d'abord à la réinsertion des libérés adultes sortant de prison. En 1881, elle devient "Société de patronages des enfants délaissés et des libérés de Seine et Oise". Elle a son siège à Versailles. Parmi ses membres, des notables de la ville : maire de Versailles, évêque de Versailles, ancien procureur de Versailles...  Elle passe un  traité avec une autre société de patronage : "Société générale de protection pour l'enfance abandonnée ou coupable" créée le 8 septembre 1880 par Georges Bonjean... ce qui lui permet de prendre en charge l'école-asile Crozatier à Villepreux. Il s'étendra ensuite vers le village, actuelle rue Pasteur : depuis l'ancienne Porte des Bordes (endroit reconnaissable aux traces de l'ancien mur) jusqu'au carrefour de la rue du Docteur Alexandre Okinczyk. Ce fut la Maison du voyageur, l'école d'aviculture, l'imprimerie.

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24 juillet 1889, "la protection des enfants maltraités et moralement abandonnés"... 19 avril 1898, "la répression des violences, voies de fait, actes de cruauté et attentats envers les enfants"...

En 1879, quand le nouveau.gouvernement républicain engage une politique hostile aux congrégations religieuses, laquelle requiert la présence de magistrats lors des procédures d'expulsion, il démissionne et redevient simple juge-suppléant.

Dans les années 1880, il avait voulu placer ses oeuvres au-dessus des querelles politiques et religieuses. Pourtant, dans les années qui suivirent la création de sa société de patronage, il manifesta progressivement une forte hostilité pour les divers gouvernements républicians, et critiqua ouvertement une république ennemie de la religion.

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Dans les années 1900-1910, ses supérieurs doutent de son républicanisme, et une certaine presse le présente comme suppot de la réaction clérical.  L'Action du 12 janvier 1913 titre "Bonjean subventionne l'anarchie et l'antimilitarisme ! ". Le 13 septembre 1913, il écrit au ministre de la Justice : "J'ai consacré ma vie aux questions sociales dans l'espoir de pacifier les milieux révolutionnaires".

Plus agé encore,  il laisse le souvenir d'un magistrat ayant l'habitude de se rendre à ses audiences au Palais de Justice, en égrenant tout le long des quais un long rosaire dominicain.

Tout l'espace villepreusien de Georges Bonjean  fut ruiné par la guerre de 14-18 qui absorba ailleurs tous les efforts de la nation. Georges Bonjean décéda en 1918 à Villepreux.

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